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Friday, June 29, 2007

Ridderslag Affaire Salman Rushdie

Welt: Für die muslimische Kritik am Ritterschlag Salman Rushdies sollte der Westen eine Entschuldigung fordern.
le Figaro: Par Ayaan Hirsi Ali, ancien député hollandais, d'origine somalienne, elle a écrit le scénario du film Soumission, dont l'auteur, Theo Van Gogh, a été assassiné par un islamiste radical, ainsi que sa biographie, intitulée Infidèle.
iht: by Ayaan Hirsi Ali

Lang lebe die Königin! ce que l'Occident ne veut pas comprendre An honor worth defending

Stellen Sie sich einen Haufen Engländer vor, der mit Mohammed-Puppen, Koran-Ausgaben, Modellen der Kaaba in Mekka und saudischen Flaggen durch Londons Straßen zieht. Stellen Sie sich vor, sie entfachten ein Feuer, schleuderten alle Mitbringsel Stück für Stück hinein und riefen jedes Mal, wenn die Flammen aufloderten: "Lang lebe die Königin!"

Das wäre das Äquivalent dessen, was fanatisierte muslimische Studenten in der ostpakistanischen Stadt Multan getan haben: Sie haben Puppen der Queen und Salman Rushdies verbrannt und "Tötet ihn!" gerufen - als Reaktion auf den Ritterschlag für Rushdie. So ein tobender Mob ist im modernen Westen selten (von Fußball-Hooligans abgesehen). In der muslimischen Welt jedoch ist er mittlerweile an der Tagesordnung; er taucht auf, sobald ein Papst, irgendein Cartoonist oder, wie jetzt, die Queen, eine Grenze übertritt, die die Mächte der Intoleranz in den Sand gezeichnet haben.
Eine immer größere Zahl von Muslimen überall auf der Welt glaubt sich in einem Kampf auf Leben und Tod, einem Kampf gegen den Westen um Macht, um Land, um begrenzte Ressourcen und Ideen. Symbole waren in jedem Krieg wichtig, sie sind es ganz besonders in der muslimischen Vorstellungswelt, die ein rigider Code von Ehre und Scham beherrscht. Und in diesem Kontext sind Symbole nicht bloß Bilder, sondern eine Frage von Leben und Tod. Sie verkörpern Ehre (die es unter Einsatz des Lebens zu verteidigen gilt) und Scham (die zu verhindern man stirbt oder tötet). Der, der tatenlos zusieht, wie seine Symbole demoliert werden, hat seine Ehre verloren.
Der Code von Ehre und Scham gilt für die gesamte muslimische Gesellschaft - für Familie, Stamm und muslimische Nation. Und das Mitglied, das diesen Code verletzt - Salman Rushdies großes "Verbrechen" -, muss hingerichtet werden. Rushdie hat die Ehre der Muslime auf zweierlei Weise verletzt. Er hat dem Islam den Rücken gekehrt. Und er hat dessen unfehlbaren Gründer beleidigt. Dieser Logik zufolge hat die Queen die in ihrer Ehre Verletzten nun ein weiteres Mal beleidigt. Sie schlägt Rushdie zum Ritter - und damit 1,5 Milliarden Muslime ins Gesicht. Denn in der tribalistischen Vorstellungswelt ist die folgenlose Zerstörung der eigenen Ikonen gleichbedeutend mit der Niederlage. Deren Wirklichkeitsgehalt spielt dabei keine Rolle, entscheidend ist allein die Wahrnehmung.
Für viele Menschen im Westen ist die Nationalflagge nicht mehr als ein Stück Stoff, das ein paar Patrioten in Ehren halten und dem man die Ehre erweist. Für den inbrünstigen Gefolgsmann des Islam jedoch verkörpert das Banner die Ehre der Nation. Für alle Muslime (und nicht nur für Saudis) ist die saudische Fahne, was für einen gläubigen US-Katholiken beides zusammen wäre, die US-Flagge und das Kreuz. Der Schriftzug auf der saudischen Flagge ist ein islamischer Treueschwur, darunter ist ein Schwert zu sehen.
So wie jetzt, wenn ein Abbild der Queen verbrannt wird, haben die Menschen im Westen allzu oft achselzuckend auf die Demolierung ihrer Ikonen reagiert. Denn der Eindruck von Schwäche, den der Westen so hinterlässt, stachelt diese Fußsoldaten nur noch mehr an und treibt bin Laden und seinesgleichen mehr Dschihadisten in die Arme als die Kriege in Afghanistan und im Irak und der israelisch-palästinensische Konflikt zusammen. Besser wäre es, der Westen stünde zusammen und verteidigte seine Symbole und seine Zivilisation entschlossen. Auf Forderungen, sich zu entschuldigen, sollte man stoisch reagieren. Regierungen wie die Pakistans - die das Feuer noch anheizen - sollten nicht verhätschelt, sondern zur Rechenschaft gezogen werden. Pakistans Religions-Minister, Mohammed Ijaz ul-Haq, sagte vor dem Parlament in Islamabad: "Der Westen bezichtigt die Muslime des Terrorismus. Wenn jemand eine Bombe an seinem Körper zündet, wäre er im Recht, wenn sich die britische Regierung nicht entschuldigt und den Titel des 'Sir' zurückzieht." Dafür sollten die USA und Großbritannien seinen Rücktritt fordern.
Der nigerianische Schriftsteller Wole Soyinka hat Recht: Der Westen macht einen fatalen Fehler, wenn er es den Kräften der Intoleranz überlässt, das Feld der Beleidigung zu besetzen. Der Westen muss die Stellung halten. Indem sie Salman Rushdie zum Ritter schlägt, ehrt die Queen die Freiheit des Gewissens und der Kunst, die der Westen liebt. Das macht sie statt zu einem Symbol verlorener königlicher Macht zu einem Symbol unseres freiheitlichen Lebens. Lang lebe die Königin!
Die Autorin wurde 1969 in Somalia geboren, flüchtete vor einer Zwangsheirat nach Holland, studierte und wurde Parlamentsabgeordnete. Als Freundin des ermordeten Filmemachers Theo van Gogh wurde sie bedroht, deshalb zog sie in die USA. Aus dem Englischen von Wieland Freund Copyright: Global Viewpoint

Imaginez une foule d'Anglais manifestant à Londres, brandissant des calicots à l'effigie de Muhammad - la paix soit sur lui - portant des exemplaires du Coran, des reproductions de la Kaaba de La Mecque et des drapeaux saoudiens. Imaginez-les en train de dresser un bûcher et d'y précipiter ces objets un par un, vociférant « Longue vie à la reine » à chaque fois que le brasier repart.

Ce serait l'équivalent de ce qui vient de se dérouler dans la ville de Multan, située dans la partie orientale du Pakistan, où des étudiants, adeptes d'une ligne dure de l'islam, ont brûlé des panneaux à l'effigie de la reine Élisabeth et de Salman Rushdie en criant : « Tuez-le, tuez-le ! » en réponse à la récente élévation de l'écrivain au titre de lord.

Ce genre de foule enragée s'observe rarement dans le monde occidental moderne (exception faite des hooligans lors des matchs de football). Mais elles sont devenues monnaie courante dans le monde musulman chaque fois qu'un pape, un caricaturiste ou maintenant une reine franchit une ligne mouvante tracée par les forces de l'intolérance.

Un nombre toujours croissant de musulmans de par le monde se sent engagé dans une lutte à mort avec l'Occident sur le champ idéologique, pour le pouvoir, le territoire et l'accès à des ressources limitées.

Comme dans toutes les guerres de l'histoire humaine, les symboles y sont d'importance. Mais c'est tout spécialement vrai dans la mentalité islamique, gouvernée par un très rigide code d'honneur - et de déshonneur. Dans ce contexte, les symboles ne constituent pas tant des images qu'une raison de vie ou de mort. Ils incarnent l'honneur (qui doit être défendu au péril de sa vie) et son contraire (qu'il faut éviter à tout prix, quitte à tuer ou à mourir). Qui s'en tient éloigné et considère ces symboles comme autant d'âneries a déjà perdu l'honneur.

Ce code d'honneur affecte toutes les strates de la société musulmane, qu'il s'agisse de la famille, de la tribu ou de l'oumma. Tout musulman enfreignant ce code - et c'est le crime dont Salman Rushdie s'est rendu coupable - doit être mis à mort. Il a jeté l'opprobre sur l'islam, gravement, deux fois déjà. D'abord, il a quitté l'islam. Ensuite, il a insulté son infaillible fondateur.

La reine Élisabeth, dans leur esprit, a ajouté l'injure à l'offense en honorant Rushdie. Une gifle lancée à la face d'1,5 milliard de musulmans ! L'islam est une religion tribale combinée à une mouvance politique. Dans cet univers mental, que la profanation d'une de ses icônes sacrées reste sans suites est synonyme de capitulation. Ce n'est pas tant la réalité objective de cette capitulation qui fait problème que sa perception.

Beaucoup d'Occidentaux ne voient en leurs drapeaux que de simples pans de tissu salués durant les événements sportifs et seulement chéris par une poignée de patriotes. Mais aux yeux des masses ardentes, tribales et masculines qui ont fait allégeance à l'islam, ces bannières incarnent l'honneur national. Le drapeau saoudien est à chaque musulman (et pas seulement pour ceux d'Arabie saoudite) ce que le drapeau américain et la croix du Christ représentent pour chaque Américain dévoué à son pays et marqué par sa foi chrétienne. La phrase écrite sur le drapeau vert « Il n'y a de dieu que Dieu, Mahomet est son prophète », gage d'allégeance à l'islam, est en outre soulignée d'un sabre.
Les Occidentaux ont trop souvent haussé les épaules quand leurs propres icônes étaient profanées par le pied du soldat ou par le barbarisme tribal - lorsque par exemple l'image de la reine est brûlée en place publique. L'Ouest a compris que la faiblesse rend les djihadistes encore plus féroces et attire plus sûrement les recrues avides de suicide pour l'amour de Ben Laden, que toutes les guerres en Afghanistan, en Irak et en Palestine réunis. Au lieu de s'enferrer dans son mutisme, l'Occident doit réagir en unissant ses forces pour défendre vigoureusement ses symboles et les piliers de sa civilisation, laquelle, en dépit de toutes ses failles, continue d'offrir la meilleure qualité de vie possible pour une majorité de ses citoyens.
Les appels à la contrition doivent être reçus avec le plus grand stoïcisme. L'Ouest ne doit rien céder d'un pouce sur sa position. Il doit plutôt demander des comptes aux gouvernements qui, comme celui du Pakistan, encouragent ces actes barbares et soufflent à l'occasion sur le feu. Les États-Unis et la Grande-Bretagne doivent exiger que le ministre pakistanais des Affaires religieuses, Mohammed Ijaz ul-Haq, démissionne pour avoir déclaré au Parlement d'Islamabad : « L'Occident accuse les musulmans d'extrémisme et de terrorisme. Ce serait justice qu'un kamikaze s'y fasse exploser, sauf si le gouvernement britannique présente ses excuses et retire son titre de lord à Salman Rushdie. »
Sur cette « affaire Salman Rushdie », qui concerne beaucoup d'autres « apostats », le dramaturge nigérian Wole Sorinka a raison d'affirmer que l'Occident commet une erreur fatale en laissant les forces de l'intolérance « définir les limites du domaine de l'insulte ». L'Occident doit rester maître de son territoire. En anoblissant Salman Rushdie, la reine a honoré la liberté de conscience et cette créativité chéries par l'Occident. Ce geste a fait d'elle non pas le symbole d'une monarchie caduque, mais l'essence même de notre art de vivre. Longue vie à la reine !

Imagine if a crowd of Englishmen marched in London carrying effigies of Muhammad, peace be upon him, stacks of the Koran, miniatures of the Kaaba in Mecca and Saudi flags. Imagine if they then built a bonfire and hurled the items one at a time into that fire screaming "Long Live the Queen!" each time the flames shot up.

This would be the equivalent of what hardline Muslim students did in the eastern Pakistani city of Multan, to take just one example, when they burned effigies this week of Queen Elizabeth II and Salman Rushdie, chanting "Kill him! Kill him!" in response to his recently bestowed knighthood.

Such raging crowds, of course, rarely appear in the modern West (unless as soccer hooligans). But they have become a common site across the Muslim world every time a pope, some cartoonist or, now, the British queen, step over some line in the sand drawn by the forces of intolerance.

An ever growing number of Muslims worldwide feel that they are engaged in a life-and-death struggle with the West for power, for territory, for limited resources and ideas.

As with all wars, symbols are important. But this is especially true in the Muslim mind which is governed by a rigid code of honor and shame. In this context symbols are not just images, but a matter of life and death. He who stands by and watches as his symbols are trashed has lost his honor.

The honor-and-shame code affects all Muslim societies from top to bottom - family, tribe and the Umma, or the Muslim nation. An insider who breaches this code, which is Salman Rushdie's great "crime," must be put to death. He shamed Muslims in two very serious ways: He left Islam, and he insulted Islam's infallible founder.

The queen, in this view, added insult to injury by honoring him - a slap in the face of 1.5 billion Muslims. In the tribal mindset - and Islam is a tribal religion and political movement combined - if one's icons are destroyed without consequence then one has essentially surrendered.

Westerners have too often shrugged their shoulders at the trashing of their icons - such as when the queen is burned in effigy - by the foot soldiers of tribal barbarism. This perceived weakness makes the foes of the West more ferocious and helps recruit more jihadists.

Instead the West should join together to vigoroulsy defend its symbols and civilization that, with all its flaws, still offers the best life to the most people.

Strident demands for apologies from power holders should be met with stoicism. Not one inch should be given.

Governments like that of Pakistan, which encourage and even stoke the flames, ought to be brought to account instead of coddled. The United States and Britain ought to demand that Pakistan's religious affairs minister, Mohammed Ijaz ul-Haq, resign for saying, in the Pakistani Parliament: "The West is accusing Muslims of extremism and terrorism. If someone exploded a bomb on his body he would be right to do so unless the British government apologizes and withdraws the 'sir' title."

With this episode involving Sir Salman, the Nigerian playwright Wole Soyinka is absolutely right: It is a fatal mistake for the West to let the forces of intolerance "define the territory of insult." The West must stand its ground.

By knighting Salman Rushdie, the queen has honored the freedom of conscience and creativity cherished in the West, making her a symbol of the essence of our way of life.

Ayaan Hirsi Ali, a Somali emigrant and former member of the Dutch parliament, is an outspoken defender of women's rights in Islamic societies. Distributed by Tribune Media Services.

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